Pas à pas ...



Chemin faisant, pas à pas au fil des rencontres sur les chemins de St Jacques et autres sentiers ...

Le samedi 4 février 2017, 
vous étiez plus de quatre-vingt,
 présents à la salle des fêtes de Cezais, 
pour écouter Louis, le pèlerin de Compostelle 
et Jean-Marie, le randonneur. 

Lectures d'extraits de récits de pèlerins de Compostelle et de randonneurs.



Lectures :


      La porte est ouverte à tous,
      aux malades et aux bien-portants,
      pas seulement aux catholiques,
      mais aussi aux païens, aux juifs, aux hérétiques,
      aux oisifs et aux vains ;
      en bref, aux gens de bien comme aux profanes.          
                                                                                    Poème anonyme du XIIIe siècle                     
                     
en exergue de : En avant, route ! de Alix de Saint-André

                                                                                      
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«... le premier millénaire du christianisme a connu trois routes sacrées, qui valaient une série de bénédictions et d'indulgences à quiconque parcourait l'une d'elles.  La première menait au tombeau de St Pierre à Rome.  ...  La deuxième conduisait au Saint-Sépulcre du Christ à Jérusalem,  .... Enfin, il existait un troisième chemin - un chemin qui menait jusqu'aux reliques de l'apôtre Jacques, enterrées en un lieu de la péninsule Ibérique où, certain soir, un berger avait vu une étoile briller au dessus d'un champ. D'après la légende, saint Jacques et la Vierge Marie elle-même passèrent par là après la mort du Christ, portant la parole de l'Evangile et exhortant les populations à se convertir. L'endroit prit le nom de Compostelle - le champ de l'étoile - et bientôt s'éleva une ville qui allait attirer les voyageurs de toute la chrétienté. A ceux qui parcouraient cette troisième route sacrée, on donna le nom de " pèlerins" et ils prirent pour symbole une coquille.»


extrait de : Le pèlerin de Compostelle de Paulo Coelho  

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    « Lors de son âge d'or, au XIVe siècle, plus d'un million de personnes, venues de toute l'Europe, parcouraient chaque année la " Voie lactée " ( qui doit son nom au fait que, la nuit, les pèlerins s'orientent grâce à la galaxie). De nos jours encore, des mystiques, des religieux et des chercheurs font à pied les sept cents kilomètres qui séparent la cité française de Saint-Jean-Pied-de-Port de la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle, en Espagne. »

extrait de : Le pèlerin de Compostelle de Paulo Coelho

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Crédentiale avec les tampons des étapes espagnoles



       « Raquel veut connaître ses limites,   puisque personne de son entourage ne la croit capable d'aller jusqu'au bout... Moi, je veux surtout   ne rien dire; le chemin est comme la Légion étrangère, on a le droit d'y garder son passé pour soi. Peter l'Australien confirme. D'ailleurs on a demandé à personne son métier. Nous avons tous la même identité sociale : pèlerin, et ne restent de notre ancienne vie qu'un prénom et un lieu d'origine.

       Dieu est le grand absent de la conversation. Pour obtenir sa crédentiale, le passeport du pèlerin, il faut remplir un questionnaire  - et définir sa motivation en cochant une de ces quatre cases : religieuse,  spirituelle, culturelle ou sportive. En Espagne, même les sportifs obtiennent ce carnet qui ouvre la porte des refuges; toute personne en route vers Saint-Jacques est considérée comme pèlerin. »

extrait de : En avant, route ! de Alix de Saint-André 

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« A la fontaine de Roland, je m'arrête. Tous m'ont rattrapée ... Et je lis, gravé dans la pierre, ceci : " Santiago de Compostela 765 km " . N'importe quoi ! J'hallucine ! Ils ne savaient pas compter autrefois ? Ça fait dans les quatre cents au grand maximum ... Je demande aux autres. Ils rigolent; ils croient que je plaisante ... Mais non, à peu de chose près, c'est la bonne distance. Une douche de désespoir me tombe sur la tête. »


extrait de : En avant, route ! de Alix de Saint-André 


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« Voici l'Espagne, à la bonne heure ! Promesse d'amples horizons, de vin, de soleil. ... Tout va mieux de l'autre côté; déjà on a quitté la route pour un chemin de terre et en forêt profonde, où résonne la trahison de Ganelon et le cor de Roland, nous nous rapprochons de Roncevaux, "Roncesvalles" : Rrronncesseballiesse ! »


extrait de : En avant, route ! de Alix de Saint-André 

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«Je pense aussi que nous sommes les rouages d'une horlogerie céleste. En plantant la pointe de nos bâtons dans le sol pour le repousser derrière nous, en une file ininterrompue et obstinée, nous les pèlerins de Saint-Jacques, depuis des siècles, nous faisons tourner la terre. »


extrait de : En avant, route ! de Alix de Saint-André  


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       « L'après-midi, nous sommes arrivés à Foncebadon, un bourg immense mais totalement en ruine. Les maisons étaient construites en pierre, mais les toits d'ardoise avaient été détruits par le temps et le bois des poutres avait pourri. D'un côté le bourg donnait sur un précipice et, devant nous, derrière la colline, se trouvait l'un des hauts lieux du chemin de Saint-Jacques : la Croix de fer.
       Cette fois c'était moi qui était impatient d'atteindre cet étrange monument composé d'un tronc de deux mètres de haut, surmonté d'une croix de fer. La croix avait été érigée là au temps de l'invasion de César, en hommage à Mercure.
       Selon la tradition païenne, les pèlerins avaient coutume d'y déposer une pierre apportée de loin. Profitant de l'abondance de roches dans cette ville abandonné, j'ai ramassé sur le sol un morceau d'ardoise.»

extrait de : Le pèlerin de Compostelle de Paulo Coelho   

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       « Il fallait encore quatre kilomètres, comme toujours pour atteindre la cathédrale qui ne se dresse pas au-dessus de la ville comme un repère, mais se niche au contraire en son sein, se cache, pour jouer un dernier tour aux pèlerins. Même à la fin, on n'en voit pas la fin. Et quand on arrive, en dévalant les marches du grand escalier, on n'en croit pas ses yeux. »

extrait de : En avant, route ! de Alix de Saint-André  






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La Compostela de Louis.

       « Nous accomplîmes ensemble tous les rituels : faire tamponner une dernière fois nos crédentiales pour obtenir la Compostela, le diplôme de pèlerin en latin, embrasser la statue de l'apôtre, au-dessus de l'autel, nous agenouiller devant son tombeau au fond de la crypte, et nous cogner la tête contre le pilier de l'ange pour être intelligentes. »

extrait de : En avant, route ! de Alix de Saint-André  

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         «le 15 août, pour l'assomption de la Vierge, où l'on célèbre le moment où les anges emportèrent son corps dans les cieux, nous avons applaudi en riant aux larmes le botafumeiro, cet énorme encensoir en argent tracté par six ou huit bonshommes, qui se balance au travers de la cathédrale jusqu'au toit dans des volutes d'encens, étreignant le cœur des pèlerins épuisés dans une émotion grande comme une joie de l'enfance. »

       « Ensuite, nous sommes allées en autocar à Finisterre au bout de la terre, brûler, selon la tradition, les vêtements usés et mes vieilles chaussures au bord de l'océan, sur les falaises dans le soleil couchant,      avec les pèlerins barbus hollandais, avant de manger du poulpe à la galicienne. »

extrait de : En avant, route ! de Alix de Saint-André  

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Après une interruption de quatre jours et un retour en train au chemin interrompu ...

« ... j'étais heureux de renouer avec le mouvement de la marche, cette lenteur qui, sans doute, sent l'effort, mais permet aussi de flâner, de faire étape selon son bon plaisir. Le rythme de la remontée me convient par son aspect traînard, l'absence totale d'agilité qu'elle implique.
Ce sac à dos qui entrave ma progression est ma coquille, mon intimité portative. J'ai besoin de le sentir peser sur mon échine. ...
       J'ai repris mon rythme, refaisant les mêmes gestes, perdant mon temps, abordant les gens sans vergogne.»

Extrait de Remonter la Marne - Jean-Paul Kauffmann 



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       « Voyager à pied m'a toujours ravi. L'éloge du voyage à pied n'est plus à faire. Je ne le ferai pas.
        Je dirai seulement le bonheur que j'ai à marcher. je ne suis pas un extraordinaire marcheur. Je marche. C'est déjà quelque chose ; et, comme je le fais pour y prendre plaisir, il est rare que j'aille au bout de ma fatigue; Dès que ma jambe s'alourdit, je regarde un peu plus vivement, devant moi, en quête d'une halte, d'une vrai halte, celle où, de haut en bas, se délasse le corps et où je puisse, moi, manger, boire, soupirer d'aise et même me dire : " Ma foi ! je coucherai là s'il le faut. Il y fait bon." Mon adolescence d'abord, puis ma jeunesse ont pris à marcher des plaisirs dont je n'ai à chercher, dans ma mémoire, l'image fraîche encore, pour me sentir de nouveau jeune et prêt à partir.»

Extrait de Un rameau de la nuit de Henri Bosco - 1950 - dans Écrivains randonneurs - Omnibus - 2013  


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Voici les livres d'où sont tirés les extraits ci-dessus,










ils sont dans le réseau, vous pouvez les emprunter. 









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          CHANSON  du  MARCHEUR      

          Elle est à toi cette chanson
          Toi le marcheur qui sans façon
          Par tous les temps, prends ton bâton
          Pour faire un p'tit tour d'horizon.
         Toi qui sais t'arrêter un temps
          Pour écouter parler les gens
          Pour simplement saisir l'instant
          De la rencontre du moment.

          Ce ne sont rien que des p'tits pas
          Sur les chemins pas loin d'chez toi
          Mais dans le ciel au-dessus des toits
          Ton cœur s'envole rempli de joie.
          Toi le marcheur quand tu passeras
          Près de chez nous arrête-toi
          Nous boirons une bonne bouteille
         Assis sous la treille.

          Elle est à toi cette chanson
          Toi le marcheur qui sans façon
          Un jour as quitté ta maison
          Avec Compostelle pour mission.
          Toi qui marches sur le chemin
          Sac à dos et vieux brodequins
          Tu te sens libre, tu te sens bien
          Et tu n'as plus besoin de rien.

          Ce ne sont rien que des p'tits pas
          Sur les chemins très loin d'chez toi
          Mais dans le ciel au-dessus des toits
          Ton cœur s'envole rempli de joie.
          Toi le marcheur quand tu passeras
          Près de chez nous arrête-toi
          Nous boirons une bonne bouteille
          Assis sous la treille.


                      Écrite par Françoise sur l'air de
                      « Chanson pour l'Auvergnat » de Georges Brassens







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